Du mercredi 23 au dimanche 27 novembre se déroulait la première édition du Paris International Fantastic Film Festival, sous l’impulsion, en grande partie, du magazine Mad Movies, du côté du Gaumont opéra à Paris. Les premières de festival étant généralement l’occasion d’essuyer les plâtres, on peut dire que toute l’équipe s’en est très bien sortie avec à l’arrivée assez peu de déchets et les fondations d’un festival plutôt solide. Avec 4600 spectateurs accueillis pendant toute la durée du festival, c’est d’ores et déjà un succès qui assure la présence d’une seconde édition l’année prochaine.
Concernant la sélection, si elle était plus qu’alléchante sur la papier, on a surtout vu beaucoup de films très moyens, avec autant de belles idées que de très mauvaises, mais une tendance globale à ne présenter que peu de “fantastique”. Fort heureusement nous avons pu y découvrir quelques pépites. Malveillance, le nouveau film de Jaume Balaguero en ouverture du festival en est une, tout comme cette excellente comédie qu’est Extraterrestre. Au rayon des bonnes surprises, découvrir The Ward de John Carpenter sur grand écran fut une belle surprise tant le film se traîne une réputation de catastrophe sur pellicule alors qu’il en est très loin, même s’il ne s’agit clairement pas d’un grand film. Il a fallu toutefois attendre le dernier jour pour s’en prendre plein la vue. Outre un 4:44 signé Abel Ferrara franchement dérangeant dans ce qu’il développe, maladroit mais bourré de belles idées et très en phase avec son temps, et sans parler de Masks que nous avons honteusement raté, la grosse claque du festival se nomme Bellflower, une merveille indépendante qui n’est ni plus ni moins que la plus belle et la plus juste représentation de l’apocalypse mentale que représente un deuil amoureux vue ces dernières années. Et pour finir en beauté nous avons eu droit à la projection de Detention, un film totalement improbable, une sorte de missile scud complètement fou, une sorte de Scott Pilgrim sous acide partant dans tous les sens, rempli au ras la gueule de références à la culture populaire des années 90 et complètement outrancier dans son humour. L’inverse absolu d’un film politiquement correct en somme.
Une belle première édition donc, malgré le pépin technique précédant la toute dernière projection et les petits soucis de micro en running gag.
Concernant le palmarès, les différents jury ont récompensé les courts métrages et long métrages suivants :
Le jury international, composé de Roger AVARY, Jaume BALAGUERO, Christophe GANS et Lucile HADZIHALILOVIC, a récompensé :
PRIX DU JURY INTERNATIONAL – Meilleur long-métrage
BELLFLOWER
Réalisé par Evan Glodell (Etats-Unis – 2011)
Distribué par UFO Distribution – Sortie en salles prévue pour le 28 mars 2012
Synopsis : Deux amis se préparent à une apocalypse nucléaire en construisant armes et véhicules de destruction. Mais une fille va venir tout perturber…
PRIX DU JURY INTERNATIONAL – Meilleur court-métrage international
ex-æquo :
A FUNCTION
Réalisé par Hyun-soo Lee (Corée du Sud – 2011)
La réussite scolaire en Corée du Sud, une question de vie ou de mort…
HOPE
Réalisé par Pedro Pires (Canada – 2011)
La violence de la guerre vue à travers les yeux d’un général agonisant sur le champ de bataille.
Le jury courts-métrages, composé de Sébastien BACCHINI (monteur), Stéphane CHAPUT (assistant réalisateur), Antoine CHARREYRON (réalisateur), Juan Carlos MEDINA (réalisateur et scénariste), Hélène SAINT-RIQUIER (Productrice FX) et Jean-Christophe SPADACCINI (Maquilleur FX), a récompensé :
PRIX DU COURT-MÉTRAGE FRANÇAIS
JUSQU’AU COU
Réalisé par Morgan S. Dalibert
L’homme est un loup pour l’homme. Surtout quand il n’y a plus de témoin.
MENTION SPÉCIALE
PETER
Réalisé par Nicolas Duval
Adapté de la bande dessinée de Régis Loisel.
Le jury Ciné+ Frisson, composé de Myriam Hacène (directrice de la chaîne) et Christophe Commeres (directeur adjoint), a récompensé :
PRIX SPÉCIAL CINÉ+ FRISSON – long-métrage
MASKS
Réalisé par Andreas Marschall (Allemagne – 2011)
Après plusieurs échecs dans divers conservatoires d’art dramatique, Stella est enfin retenue dans un atelier privée aux méthodes extrêmement particulières…
La chaîne offre une campagne de promotion sur les antennes de Ciné+ (25 diffusions) à l’occasion de sa sortie en salles.
PRIX SPÉCIAL CINÉ+ FRISSON – court-métrage
JUSQU’AU COU
Réalisé par Morgan S. Dalibert
Achat par la chaîne pour une diffusion sur ses antennes.
PRIX DU PUBLIC
MASKS
Réalisé par Andreas Marschall (Allemagne – 2011)
Un grand bravo à l’équipe du festival pour l’accueil et la qualité générale de la programmation, et en particulier, Fausto Fasulo, Cyril Despontin, Gérard Cohen, Nathalie Iund et Blanche Aurore Duault.